All over, au risque de l'architecture

  • Animation
Samedi 21 mai à 10h00
Parc des Vergers

Projet Académique  All Over, au risque de l'architecture avec l'école d'architecture et du paysage de Bordeaux et le lycée Jean Moulin de Langon

Des étudiants en architecture incitent des élèves du Lycée Jean Moulin  à concevoir une proposition architecturale dans leur établissement ou aux abords de celui-ci ! Les secondes et les premières prennent le risque de vous inviter à leur relecture de la tour mauresque. Venez les soutenir !

All Over - Au risque de l’architecture
Site et environnement
Langon, commune située dans le département de la Gironde, comptant quelques 7800 habitants, s’inscrit le long de Garonne, à 45 km de Bordeaux. Chef-lieu fédérant 15 cantons, elle est le fruit d’une l’activité portuaire foisonnante issue de l’époque gallo-romaine. Cette activité se substitue à l’urbanisation d’une commune toujours plus grandissante. En son centre, elle accueille aujourd’hui de nombreux services de proximité mais aussi culturels, éducatifs et commerciaux.
Au bord du fleuve se trouve un lieu, un espace naturel, le Parc des Vergers. Cet ancien hippodrome accueille aujourd’hui plusieurs microcosmes, ponctuant le site, tels qu’un théâtre de verdure, des aires de jeux, des parcours sportifs, une boite à livres et des espaces de repos. De ce lieu, émerge un curieux édifice. Il s’appréhende de loin, mais ne laisse pas côtoyer, des roses l’encerclent, aucun chemin n’y mène. Victime de l’oeuvre du temps, cette architecture véritablement singulière attise notre curiosité. Teintée par un exotisme remarquable, ce semblant de tour mauresque aux allures d’un minaret, n’a toutefois aucune vocation religieuse. L’ancien propriétaire de l’hippodrome fit construire en 1906 cette folie pittoresque. Aussi, il est, dans l’histoire française, l’une première construction pensée selon cet esprit éclectique. Animée de plusieurs fonctions, elle était le pavillon de pesage des jockeys, l’infirmerie, la buvette et le podium.
L’édifice, rongé par le temps et la nature, se dévoile et laisse entrevoir de quoi il est fait. Des briquettes enduites et parfois peintes viennent compléter une structure en béton. En grande partie dépouillé de ses mosaïque bleutées, l’édifice, en plus du temps, fut victime de l’homme. En ce sens, son oeuvre est visible aujourd’hui, recouvrant les murs, avec des tags, des dessins, des marques d’amour. Même si l’accès y est interdit, il s’agit d’un espace d’expression, d’un territoire du rêve, auquel certains se risquent à pénétrer, à consommer. En somme, la tour mauresque est une sorte de palimpseste qui a subit le passage du temps et les gestes de l’homme. Si Chateaubriand affirmait qu’« il y a deux sortes de ruines très distinctes : l’une, ouvrage du temps, l’autre, ouvrage des hommes », ce édifice les cumule toutes les deux.

Présentation du projet
De ce constat, nous proposons de faire projet. De ce territoire interdit et ruiné, nous nous risquons à faire oeuvre.
Puisque, « l’architecture, c’est ce qui fait de belles ruines », nous suggérons, comme l’affirmait August Perret, d’accélérer, du moins esthétiquement, l’oeuvre du temps et l’ouvrage de l’homme. En ce sens, à la manière des peintures romantiques, nous imaginons une végétation naissante qui surgirait des balcons, à tous les niveaux. Ainsi, l’oeuvre naturelle serait accentuée par ces plantes, fournies, nous le souhaiterions, par les habitants eux-mêmes. De plus, par des systèmes légers n’altérant pas la structure du bâtiment, des plantes grimpantes pourraient être installées, affirmant une dernière fois l’idée d’une ruine précipitée. Dans cette végétation là pourrait s’instaurer une polychromie, rappelant, pourquoi pas, les couleurs de la ville. L’ouvrage de l’homme, quant à lui, déjà manifesté par des inscriptions, pourrait être aussi amplifié. Une nouvelle trace serait écrite sur l’édifice. Pédagogique, elle conterait alors l’histoire de celui-ci. Si cette couche n’est pas réalisable pour diverses raisons, des cimaises en Plexiglas pourraient recevoir ces inscriptions là.
De plus, comme le parc des Vergers accueille déjà plusieurs manifestations langonnaises, ce nouveau lieu serait capable d’y participer. Déjà au centre du site, il recevrait une vie qu’il a perdu, avec par exemple, l’installation occasionnelle d’une buvette ou d’un stand en rez-de-chaussée.